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Ethel Buisson & Claude Philippot "Arpenteurs du souvenir, 80 ans après"

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 Arpenteurs du souvenir, 80 ans après 

 une exposition d'Ethel Buisson et de Claude Philippot 

 Vernissage : jeudi 13 juin à 15h, en présence des artistes 

Comment la résistance fait trace dans le paysage, comment les batailles du Vercors, 80 après, peuvent faire sou-venir dans la galerie d’exposition, comment dans une mise en abîme - l’arpenteur, le visiteur – peut parcourir la carte, l’histoire depuis Saint Nizier-du-Moucherotte, le 13 juin 1944 la première bataille,  jusqu’à Vassieux, le 23 juillet 1944, la plus ravageuse des tueries.


Les auteurs interrogent par leurs démarches d’arpenteur du souvenir si l’on peut encore faire image des traces les plus sanglantes qui ont émaillées le territoire alors qu’elles restent incompréhensibles de cruautés. 

Comment faire image par la photo de paysage d’une histoire de la résistance du Vercors enivrée de liberté et de jeunesse, dont le coût humain a peut-être été trop lourd ? 

 

 Les artistes 


La pratique de la photographie numérique et argentique n’a pas de mystère pour Claude Philippot dont l’expérience est inimitable.  Ethel Buisson a le plaisir de l’inviter depuis 2016, à partager les temps forts de son enseignement à l’école d’architecture de Nancy, tant sur les questions de photographie - dont le laboratoire argentique -  que dans son cours sur les questions de représentation de paysage. 
Lorsqu’Ethel Buisson a redémarré son travail sur les traces familiales, il lui a semblé indispensable de questionner Claude Philippot, pour que le récit photographique bien que personnel garde toute son universalité. Claude y a ensuite contribué l’été 2023 tant pour les tirages que pour l’accrochage. 
Dialogue photographique, sincérité et humilité.  Alors que tous deux accrochaient l’exposition au mémorial, il était tout naturel que de poursuive le dialogue sur le paysage et la mémoire.  Le désir était de tester par la photographie et le dessin de cartes, par la scénographie et la mise en espace, comment le paysage - la géographie - continuent d’imprégner l’histoire et son interprétation.  

 

Ethel Buisson, a grandi à Grenoble et à Saint Nizier du Moucherotte où ses parents ont un petit chalet.  Nièce de « Gérard » résistant à 23 ans dans le Vercors, petite fille de Srul déporté, Ethel et sa famille ont été très impactés par la deuxième guerre mondiale. L’école à Méaudre, village où sa mère s’est cachée pendant la guerre, et suite à son travail de mémoire, porte désormais son nom, Ecole primaire Agnès Ruger Buisson.
Architecte plasticienne à Montreuil en Ile de France, maître de conférences à l’école Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy, Ethel Buisson a obtenu en 1996 son Master d’architecture de l’université de Princeton et a suivi à l’Ecole Spéciale d’Architecture des cours de Paul Virilio, philosophe et commentateur de la guerre. Les questions autour de la mémoire et du territoire, de traces et de guerre sont au cœur de sa pratique de plasticienne.  Elle vient de terminer une exposition présentée au mémorial de Paris à Auschwitz de Paris à Méaudre, sur les traces de sa famille.

 

Claude Philippot est photographe depuis 1975, vit et travaille à Nancy.   
Habitant de l’Alsace et de la Lorraine sa famille a subi des bouleversements profonds au grès des trois guerres et annexions qui ont façonné sa sensibilité.
Son travail personnel sur les questions de guerre et de paysage a porté entre autres sur le Bicentenaire de la révolution, commande du ministère de la culture, puis sur le Centenaire de la guerre de 14-18 dans le cadre de l’exposition Résurgence au Château de Lunéville. 
Claude Philippot photographie le paysage depuis ses débuts et a participé aux campagnes photographiques du bureau des paysages de 1989 -2005 pour lequel il a fait la couverture de la Lorraine, autant pour rendre compte de l’évolution des paysages industriels que militaires. Il a réalisé une quarantaine d’expositions personnelles dont 3 grandes expositions d’un travail effectué en univers carcéral pendant 5 ans.
Il a aussi participé à plus de 200 expositions collectives aussi prestigieuses qu’au centre Pompidou Metz et a contribué a plus de 200 publications.
Pour finir, la question de la transmission est fondamentale pour Claude Philippot qui enseigne dans le supérieur, dont l’école d’architecture de Rabat et de Nancy, et l’école des Beaux-arts d’Epinal.